Warhammer 40.000 : Rogue Trader

Plongée dans un pan trop méconnu du 41ème Millénaire

Warhammer 40.000 : Rogue Trader

Hello tout le monde !

Aujourd’hui j’ai décidé de me faire du mal, et de redonner une chance quasi un an après au CRPG de Owlcat Games dans un de mes univers favoris, j’ai nommé Warhammer 40.000 : Rogue Trader !

Pour ceux qui ne le savent pas, j’avais co-écrit avec Ookamiette une review du jeu en vidéo sur sa chaîne, et on peut dire que j’étais particulièrement salé, pas mal de choses que j’ai remontées à l’époque étant toujours vraies aujourd’hui, mais pas mal d’autres ont changé, pour ceux qui ne sont pas trop branchés vidéo, je reviendrai quand même ici sur tous les points cités dans la vidéo et comparer avec le jeu après un an de patchs.

Du coup de quoi parle t on ici ? Rogue Trader est un jeu dans l’univers de Warhammer 40.000, aux environs de la fin du 41ème Millénaire, et pour les fans du lore, ça se déroule grosso merdo en même temps que l’arc narratif Gathering Storm sorti en livres en 2017 servant à cloturer la V7 de la licence et ouvrir sur la V8 (de nombreux indices disséminés dans les dialogues parlent de la formation de la Cicatrix Maledictum, conséquence directe de la Chute de Cadia pour vous donner un exemple de ce qui permet de dater “précisément” les événements).

Mon glorieux perso, pour une fois orienté Social et Soutien plus que le combat pur

On incarne donc un Libre Marchand, trad française du Rogue Trader, une sorte de Corsaire de l’Espace qui doit repousser les limites des frontières humaines, tout en ayant droit à quelques “libertés” qui feraient recracher leur café à l’Inquisiteur de base, qui est envoyé dans les Étendues de Koronus pour protéger son protectorat, et accessoirement pougner du Chaoteux et du Xenos, et déjà premier point positif, là où la plupart des jeux de Owlcat mettent du temps à bien s’établir côté histoire, ici on est direct plongé dans le bain, même si côté Gameplay on a bien entendu pas mal de quêtes à faire avant d’entrer dans le Grand Bain (on y reviendra).

Accompagné d’un équipage assez eclectique, on s’aventure donc de planète en planète pour accomplir des quêtes et notre devoir de Libre Marchand, entre résolution de quêtes, résolution de crises politiques (notre Lettre de Marque nous octroyant quelques pouvoirs politiques quasi équivalents à ceux d’un Inquisiteur Impérial, ce qui n’est pas rien), gestion de notre Croiseur personnel et des planètes sous notre Protectorat, l’histoire se déroule devant vos yeux.

Pas de gestion d’argent ici car on est pété de tunes, mais donner des cargaisons aux différentes factions augmentera votre réputation auprès d’eux pour récupérer des items

Et premier point qui me fait grincer des dents, c’est l’équipage qui est justement trop eclectique, au point de ne faire aucun sens arrivé au bout d’un moment, du genre dans ton vaisseau tu as une Psyker non Assermentée (donc “illégale”), un ex Militaire, une Navigatrice, une Contrebandière, un Technoprêtre, un Interrogateur (le bras droit d’un Inquisiteur), une Soeur de Bataille, un Space Wolf, et des Aeldaris… Je vous laisse deviner à partir de quand j’ai haussé un sourcil en mode “d’où ils se sont pas entretués ???” (un indice : les Space Wolves et l’Éclésiarchie ça fait pas bon ménage, les Xenos et l’Éclésiarchie ça fait pas bon ménage non plus).

Heureusement que pas mal de dialogues et trads ont été réécrites en un an de patchs, ça rend les dialogues bien moins insupportables qu’à la sortie du jeu, même si les gens pas familiers de l’univers risquent d’être perdus malgré les nombreuses bulles d’aide permettant de clarifier les points un chouia trop obscurs pour les néophytes.

Point intéressant cependant, c’est la construction de nos personnages, dont l’ensemble de compétences est défini par un ensemble d’éléments distincts, permettant une customisation particulièrement poussée : le monde d’origine de notre personnage, son passé avant d’être dans l’équipage, sa première Classe (au choix parmi 5 si on a les DLC, sinon 4), et la Classe avancée choisie une fois atteint le niveau 16 (une autre classe finale étant déblocable au niveau 32 qui poussera à fond tous les curseurs sur vos personnages mais elle reste “commune”), le tout avec de nombreux choix de compétences et talent qui offrent un degré de personnalisation de chacun de vos membres d’équipage rarement vus dans un jeu de la Licence.

Le double système d’alignement qui offrira de sacrés maux de tête à ceux qui tenteront de le comprendre son comprendre le lore derrière

Évidemment, vos actions auront un impact sur votre environnement, et l’ordre dans lequel vous ferez vos quêtes aura une très grande importance dans les événements qui se dérouleront devant vos yeux, le tout combiné au Double Système d’Alignement, le premier vous offre le choix entre 3 grandes mentalités : Dogmatique (pro Éclésiarchie ultra extrêmiste, ce qui fera de vous sur l’autre alignement un Puritain), Hérétique (n’a aucune honte à cracher sur les principes de l’Imperium voire embrasser le Chaos), et Iconoclaste (que l’on appellerait dans d’autres univers un Humaniste, où vous vous occuperez des autres avant tout peu importe leur espèce d’origine), ces deux derniers font de vous un Radical, quelqu’un vu comme pouvant baffouer les grands principes de l’Imperium pour diverses raisons.

Les combats que vous ferez le plus souvent se feront à pieds, dans une ambiance et des mécaniques semblables à X-Com : vous vous positionnez, vous mettez à couvert, appliquez des buffs, tirez ou tapez, et passez au perso suivant. Le grand reproche que j’ai fait au jeu d’origine étant le côté assez obscur, merde trompé d’univers, côté brouillon dirons nous, des mécaniques de buff que vous pouvez appliquer, car il y en a un très grand nombre, pas mal d’entre eux étant gratuits (et auraient donc pu être des passifs pour certains), un rééquilibrage (woohoo on arrête de level up toutes les 3 minutes et demi !!!), une retraduction et surtout une refonte de l’interface et des animations a donc dû être appliquée par les développeurs pour enfin rendre ça plus clair, et surtout donner de réels choix tactiques quant aux compétences à utiliser durant le tour de votre personnage, plutôt que de tout claquer sans réfléchir avant de caler une bastos entre les deux yeux de votre adversaire, ce qui pour moi est l’amélioration la plus nette de cette année de patchs appliqués sur le jeu.

Bandits, Cultistes, Xenos, Démons, Libres Marchands Rivaux, une ribambelle d’ennemis à pougner dans la joie et la bonne humeur

Les combats de vaisseaux étant optionnels (vous pouvez les désactiver à la créa de votre campagne), on va vite passer dessus : vous avancez, vous positionnez, tirez, et recommencez, c’est chiant, pas super palpitant, mais permet de récupérer du loot pour améliorer votre Croiseur.

Sur le plan visuel, même si Owlcat est pas connu pour offrir des visuels dignes des plus beaux AAA, on reste quand même sur une représentation fidèle de l’univers, que ce soit à bord de votre Croiseur personnel, sur les diverses planètes, ou bien les divers personnages apparaissant dans le jeu, les fans de la licence en auront pour leur argent (surtout s’ils prennent le jeu en promo, moi je l’avais préco et ai donc mon nom dans les backers).

Castel, à la fois centre commercial, station service et nid à emmerdes comme on les aime

Côté musical, on reste sur du classique Warhammer 40k style, avec des orgues, des chants grégoriens, et cette ambiance sombre et salle si chère à la licence, on sort clairement pas des sentiers battus établis depuis des années pour la licence, elle s’écoute mais reste sans grande surprise comparée à d’autres jeux tirés de cet univers qui ont su nous gatter avec de sacrés bangers, Dawn of War 3 (oui oui, en même temps les musiques étaient la seule qualité de ce jeu) et Darktide en tête de liste.

Du coup, est ce que Rogue Trader vaut le coup ? À sa sortie clairement je vous aurais dit non, la review co-écrite chez Ookamiette en attestant, j’avais pété un câble à sa sortie avec son gameplay poussif, son histoire certes intéressante mais très mal amenée sur de nombreux points, et pas mal d’hérésies côté lore qui m’ont faire recracher mon café, le tout combiné à une sortie bien trop proche de celle de Baldur’s Gate 3 qui a clairement jeté un parpaing dans la flaque d’un genre qui a quasi pas bougé en plus de 20 ans… Mais après un an de patchs correctifs, qui ont retravaillé bon nombre d’aspects du jeu, et surtout le temps de me reposer après Baldur’s Gate 3 qui clairement avait été un banger absolu et faisait passer les autres jeux sortis à côté pour des bouses, j’avoue que le jeu a su s’améliorer, ce n’est pas non plus un GOTY, mais le jeu sait aujourd’hui tirer un minimum son épingle du jeu, et surtout bordel on a un CRPG dans W40k, et c’est surtout ça qui fait plaisir, pouvant attirer l’attention des fans de la licence qui accepteront de lui laisser une seconde chance, mais que clairement je déconseillerais aux néophytes du genre CRPG ou de la licence W40k tant nombre de concepts peuvent s’avérer abstraits même avec les bulles de texte expliquant les éléments de lore.

Rogue Trader est dispo sur Steam pour 50 biftons, mais si vous voulez vous jeter dedans je vous conseille franchement d’attendre qu’il soit en promo : https://store.steampowered.com/app/2186680/Warhammer_40000_Rogue_Trader/

Et pour ceux qui sont plus impatients, si vous avez 30€ à mettre dans un bundle, il y en a un dispo sur Humble Bundle jusqu’au 12 décembre à 3h du matin avec ce jeu plus les jeux Pathfinder et pas mal de vieux CRPG de la grande époque : https://www.humblebundle.com/games/beamdog-owlcat-rpg-masters-encore

Fait pas bon être un Psyker, avoir une migraine ça tue littéralement