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Review : Solasta Crown of the Magister

Budda Pellerin-Bidalot

22 janv. 2022 — 5 min read

Hello les gens,

On se retrouve pour la review (et redécouverte) d'un bon gros CRPG bien velu comme je les aime des français de chez Tactical Adventures baptisé Solasta: Crown of the Magister !

Pour faire simple (promis j'ai tenté de faire court), le monde de Solasta est un univers médiéval fantastique où un grand Cataclysme eut lieu environ 1000 ans (et des poussières) avant le début du jeu, l'ancien Empire haut-elfique de Manacalon a été totalement rasé, aujourd'hui de nouveaux empires plus petits ont émergé autour des Badlands, ce wasteland magique où se situent les ruines de Manacalon, et tentent d'envoyer des expéditions dans ces mêmes Badlands pour retrouver des artefacts des temps anciens préservés des affres du temps et des créatures qui rodent aujourd'hui sur ces terres désolées.

Lors de la découverte de la Route de Cuivre, un passage à travers les montagnes entourant les Badlands permettant à la Principauté de Masgarth d'accéder plus facilement à cette zone, les autres nations firent pression pour créer le Conseil des Legs, une sorte d'ONU médiévale de cet univers, dont le siège se situerait à Masgarth, afin d'empêcher Masgarth de devenir trop puissante mais également permettre aux autres nations d'accéder à cette route.

Cependant le Conseil des Legs n'est pas géré par les nations elles mêmes, en effet, cette entité est gérée par diverses sociétés, guildes, cultes et académies présent.es dans les diverses nations et chapeautée par l'Église d'Einar, Dieu de la Justice et de la Loi, afin d'assurer une neutralité politique totale afin que toutes les nations et tous les peuples aient les mêmes droits sur cette route vers les Badlands (oui c'est très communiste dit comme ça).

C'est presque fini pour le lore après j'arrête.

Et donc vu que la capacité moyenne de survie d'un aventurier solitaire dans les Badlands est à peu près la même que celle d'un poulet dans un KFC, le Conseil des Legs cherche des aventuriers vétérans capables de se frotter aux nombreux dangers de cette zone pour en faire leurs Émissaires, afin de reprendre contact avec le fort de Caer Laem sur la Route de Cuivre qui ne donne plus signe de vie depuis des semaines, et ramener ensuite les secrets de Manacalon au Conseil pour qu'ils soient à la disposition de tous.

Et c'est là que vous entrez en scène !

Votre groupe d'aventuriers est ce fameux groupe d'Émissaires qu'on envoie au casse pipe, et pour créer ce groupe d'aventuriers vous aurez deux choix à votre disposition :

Soit comme dans tout bon JDR papier qui se respecte (j'en reparlerai après) vous pouvez sélectionner jusqu'à 4 personnages pré-tirés qui composeront votre groupe
Soit (et là c'est plus amusant) vous pouvez créer vos personnages de toutes pièces en utilisant le système de création de personnage, en sélectionnant parmi les différentes Origines Ancestrales (parce que dire Race bah c'est raciste), leurs Classes (qui sont bien diversifiées et ont pas mal de possibilités de spécialisation par la suite), en répartissant leurs points de caractéristiques et de compétences, son apparence, sa voix, ses pronoms (qui sont indépendants du reste, donc on peut très bien faire Un.e demi-orc musculeux.se non-binaire), etc... Comme dans un vrai JDR papier à l'ancienne quoi

Et justement parlons de JDR, le gameplay de Solasta est entièrement basé sur le SRD 5.1 !

Pour les non rôlistes parmi vous (et les rôlistes qui ne connaissent pas ce système là), il s'agit du Document de Référence Système (System Reference Document) de Donjons et Dragons (un JDR papier pas très connu) disponible sur internet sous Licence Open-Gaming...

Traduction : c'est une version libre de droits (et allégée) du système de jeu de Donjons et Dragons 5ème édition pour permettre aux joueurs de créer leur propre contenu basé sur les règles de D&D sans avoir forcément les droits de la licence D&D ou de ses univers déjà existants ! (pour ça que Solasta n'est pas estampillé D&D contrairement à Baldur's Gate par exemple)

Qu'est ce que ça donne en jeu ? En plus de la partie création de personnages qui est clairement calquée sur du JDR (pour mon plus grand bonheur), le système de dialogues, d'exploration et de combats le sont également. Les dialogues sont à choix multiples et certaines réponses sont influencées par l'alignement de vos personnages, et pour toutes les actions que vous ferez tous les jets de dés s'afficheront à l'écran avec les résultats attendus et obtenus affichés de manière claire et limpide à l'écran (chose qui manque dans pas mal de jeux du genre qui peuvent être assez opaques sur les probas, Baldur's Gate 3 je pense à toi là).

Donc que vous souhaitiez faire un jet de persuasion pour convaincre quelqu'un, un jet d'histoire pour reconnaître l'origine d'un totem gravé, un jet d'attaque pour frapper un mob, un jet de force pour pousser un décor sur des ennemis et le tuer sans les combattre (vive l'utilisation de l'environnement bordel), etc... Tout ça sera affiché à vos écrans comme si vous aviez réellement jeté les dés pour cela !

Et en plus de la campagne déjà présente dans le jeu (dont je vous ai présenté le scénario de base), le jeu dispose également d'un éditeur de donjons et d'un éditeur de campagnes customisées que vous pourrez partager sur le Steam Workshop pour étendre vos possibilités et donner une rejouabilité virtuellement infinie au jeu (et qui sait, ça peut vous servir pour créer des cartes pour vos propres JDR, je connais des MJ que ça pourrait tenter tiens).

Visuellement le jeu a des décors magnifiques, avec une très bonne gestion de la lumière, mais les modèles et animations des personnages sont très moyennes (petite pensée pour le bug d'une des barbes naines faisant qu'elle est accrochée qu'au niveau des moustaches au visage du personnage, faisant que ses mouvements sont ridicules parfois).

Musicalement, Maxime Hervé a su nous livrer une belle OST aux inspirations parfois très "Howard Shoresques" (le Seigneur des Anneaux, le Hobbit) qui accompagne parfaitement le jeu (et accompagnera bientôt mes campagnes de JDR Heroic Fantasy).

Bref, Solasta: Crown of the Magister est un CRPG qui sait rendre hommage au JDR papier dont il tire toutes ses sources, tout en créant un univers qui lui est propre, avec une excellente rejouabilité, une belle pépite française pour tout bon rôliste qui se respecte (tout en étant LGBTQIA+ friendly) !

Pour le replay de ma redécouverte du jeu (j'y avais déjà joué au printemps dernier et en ai parlé dans mon dossier Pride en juin), je ferai d'autres vidéos pour vous montrer ce dont le jeu est capable vu que je l'ai recommencé de 0 sur la version Steam :