Review : Cyberpunk 2077

Hello tout le monde !
Bon on va se l'avouer j'ai longuement hésité à écrire un papier sur ce jeu, la preuve celui-ci sera fourni sans vidéo sur le jeu, c'est vous dire, mais au vu de tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois j'ai décidé d'en parler ici au final...
Cyberpunk 2077 est donc un Action RPG en vue FPS développé par CD Projekt RED, sorti le 10 décembre 2020 sur PC, PS4, Xbox One et des versions PS5 et Xbox Series sont en cours de développement !
Inspiré du JDR papier de Mike Pondsmith intitulé Cyberpunk 2020, on est plongé dans un futur dystopique où une grande crise économique et climatique a frappé le monde, où la majorité des gouvernements que nous connaissons n'existent plus, et les quelques ayant survécu ont les couilles tenues par les grandes Corporations, Militech et Arasaka en tête de liste .
On y incarne donc V, un mercenaire dont on choisit les origines entre Gosse des rues de Night City, Nomad des Badlands, ou ex-Corpo d'Arasaka (l'origine que j'ai choisie pour ma part), et dès sa création on rencontre quelques soucis : la morphologie et l'entrejambe sont sélectionnables indépendamment du genre de notre perso, ce qui sur le papier est cool en soit, mais là où ça pose problème c'est que c'est la voix qui définit notre genre, binaire bien entendu (homme ou femme), donc déjà les non-binaires on les oublie, et oui définir un genre en fonction de la voix c'est transphobe. En même temps vu la mentalité en Pologne envers la communauté LGBTQ+ le fait que l'on puisse choisir indépendamment entrejambe, morphologie et genre c'est une giga avancée de ouf guedin, mais bon ça a quand même fait gueuler, ce que je comprends.

Le beau gosse qui veut qu'on le dessine en femme française c'est moi
Une fois le perso créé on se retrouve à faire une petite suite de quêtes décrivant ses origines, elles se torchent en 30 minutes si vous rushez et 2 heures si comme moi vous cherchez à tout explorer à fond (un peu comme le jeu complet, 20h en rushant, 85h en tentant de quasi tout faire, pitié le rushez pas), mais elles auraient mérité d'avoir plus d'impact qu'actuellement sur le reste du scénar, à part une quête secondaire exclusive à chaque origine dans la suite et quelques options de dialogues par ci par là qui changent que dalle au déroulement du jeu ça change rien.
En fait ce manque de profondeur c'est un truc qu'on pourrait reprocher scénaristiquement à tout le jeu complet, on nous parle des Cyberpsychoses, on nous demande de neutraliser des psychos, on nous explique ce qui cause ça (l'esprit qui rejette un corps de plus en plus machine), par contre nous le joueur on peut se foutre tous les implants qu'on veut on n'a pas ce problème là (alors que dans le JDR ce risque est extrêmement présent), pareil du côté des corpos, le jeu dit que c'est problématique, mais ne propose rien contre ça contrairement au JDR dont il est tiré, j'ai l'impression que les développeurs et les scénaristes n'ont pas cherché à atteindre la profondeur que nous donnait le JDR de Mike Pondsmith, et c'est bien dommage car le potentiel était monstrueux.
Je ne vous spoilerai pas plus le scénario, les différents trailers l'ayant déjà fait à ma place sur de nombreux points (vous avez un terroriste dans la tête, faut le faire sortir), mais même le scénar méritait d'être plus approfondi de ce côté là par rapport aux différentes questions qu'il nous fait nous poser : qu'est ce qu'est l'âme ? Sommes nous réellement maître de notre corps ? Est ce que notre action en tant qu'individu peut réellement changer les choses ? Qui sommes nous vraiment ? Dans un monde où nous changeons nos membres comme on change des pièces de notre voiture, qu'est ce qui fait qu'on est encore humain au final ? Toutes ces questions que d'autres jeux beaucoup moins denses se prennent la peine de poser, et pas Cyberpunk 2077 (alors que même le JDR nous fait nous poser ces questions, oui je rage à cause de ça)
Après dans le scénar, je suis obligé de faire une mention pour la suite de quêtes sur Claire, la barmaid de l'Afterlife, qui est excellement bien écrite et qui au vu du traitement des personnes trans dans la création de perso et les pubs in-game est une surprise plus que bienvenue, et c'est grandement dommage que tout le jeu ne traite pas les personnes trans comme ça a été fait pour Claire (et puis ya un drapeau trans dans son pick-up au doux nom de Beast donc il est 20% plus cool).

D'un point de vue gameplay on reste sur du FPS classique, avec des armes à looter, réparties en plusieurs catégories, des perks à monter, rien de bien folichons, mentions spéciale pour les Armes Iconiques (équivalent des loots uniques de certains autres RPG, à ne pas confondre avec les légendaires) qui ajoutent parfois des effets amusant comme un flingue qui parle à balles téléguidées qui ne vise QUE la tête ou QUE les membres, mais les armes auraient mérité bien plus de personnalisation que juste ajouter un viseur, un suppresseur, et quelques addons qui augmentent les stats.
D'un point de vue graphique, je n'ai pas de carte graphique RTX donc je ne m'attarderai pas sur le Ray-Tracing, mais même sans le jeu reste beau et charmant, chose qui m'a surpris car je trouve que beaucoup de jeux misant sur le Ray-Tracing délaissent trop ceux qui n'en ont pas.

Sur le son en termes d'ambiance on ressent bien le côté Mégalopole de Night City (de même que quand on met les pieds dedans), mais ici c'est surtout les musiques qui m'ont frappé, que ce soit les compositions de Marcin Przybyłowicz, P.T. Adamczyk et Paul Leonard-Morgan lors des différentes quêtes du mode histoire et des combats (moi fan d'electro ? Je vois pas de quoi vous parlez), ou des différentes radios que l'on peut écouter en voiture ou quand on a un poste de radio pas loin, j'avoue avoir une préférence pour la radio Morro Rock mais en même temps ils passent du Refused Samurai à fond les ballons, si vous aimez le punk anglophone vous serez ravis (ya aussi du rap, de la synthwave, de la trance et du jazz vous en faîtes pas).
https://www.youtube.com/watch?v=AN1RJF55NXI
Alors pourquoi un tel bordel autour du jeu ? Déjà le sujet sur les personnes LGBTQ+ comme cité plus haut, mais également divers reports qui ont eu lieu et ont commencé à faire gueuler la commu qui ont réclamé que le jeu sorte, pour au final avoir un jeu pas fini, buggé (même si de nombreux bugs sur PC ont été corrigés), qui aurait donc mérité au moins un an de travail supplémentaire, du crunch à foison dans les studios de CD Projekt RED alors que suite au crunch pour The Witcher 3 ils ont promis qu'ils ne feraient plus de crunch, des versions consoles aux fraises (d'où le hashtag Cyberbug2077 fin décembre et courant janvier), et dernièrement un hack monstrueux où des hackers se seraient emparés de documents comptables et RH de CD Projekt RED, ainsi que des codes sources de leurs jeux (revendus aux enchères sur le Dark Net depuis pour plusieurs millions de dollars), et ces mêmes hackers menacent de faire couler CD Projekt RED au vu de la possible bombe à retardement que sont ces documents, je suis de près tout ça et vous en reparlerai dans les prochains .Games (mon podcast mensuel que j'anime avec mon ami Bigaston).

Malgré tous ces défauts et ces scandales j'ai apprécié le jeu, malgré le manque flagrant de profondeur dans son histoire, j'espère que les patchs et DLC annoncés corrigeront le plus gros des soucis relevés et apporteront la profondeur que l'on est en droit d'attendre de la part de cette adaptation d'un JDR avant-gardiste sur la condition de notre monde et sur notre futur.
Cyberpunk 2077 est à 59.99€ sur GOG (version sans DRM et tous les sous vont à CD Projekt là où sur les autres stores ils ne touchent qu'entre 70 et 90% des sous que vous dépensez dans ce jeu) : https://www.gog.com/game/cyberpunk_2077
